Livre de David Aspy et Flora Roebuck. On n'apprend pas d'un prof qu'on aime pas.

On n’apprend pas d’un prof qu’on n’aime pas. C’est le titre d’un livre écrit par deux chercheurs David Aspy et Flora Roebuck. Dans cet ouvrage, les deux auteurs montrent l’importance de la relation entre élève et professeur pour faciliter l’apprentissage et pour améliorer la qualité de vie à l’école.

De nos jours, grace à internet, l’information est facilement accessible. Si on veut apprendre quelque chose, il suffit de suivre une formation en ligne. On peut aussi trouver quelques sites bien informés ou poser la question sur un forum.

On peut donc se demander si le fonctionnement de l’école n’est pas dépassé.

  • Mettre 30 élèves dans une classe devant un prof, est-ce efficace ?
  • Est-ce que la présence physique d’un élève dans la même salle qu’un enseignant apporte quelque chose à l’acte d’apprendre ?
  • Quelle est la plus-value du professeur par rapport aux autres moyens d’apprendre ?

Carl Rogers

Carl Rogers, un grands noms de la psychologie humaniste, a beaucoup insisté sur la nécessité que l’enseignant établisse une relation de personne à personne avec l’élève. Selon lui, si l’enseignement se résume à transmettre des connaissances ou une technique, il est plus efficace d’utiliser un livre ou un enseignement programmé.

En fait, Carl Rogers était convaincu que le rôle de l’enseignant est surtout de créer une relation de confiance. Et c’est à travers cette relation qu’il pourra faciliter le développement des capacités d’apprentissage de l’élève. Cette approche est valable pour toute relation humaine dans laquelle l’une des personnes a pour objectif d’aider l’autre à s’épanouir, à se développer, à mûrir ou à mieux faire face à la vie.

Selon Carl Rogers, pour que la relation soit propice au développement de l’élève, l’enseignant doit avoir trois principales qualités :

  • l’authenticité,
  • la considération pour l’élève, chaleur
  • et l’empathie à son égard.

Les expérimentations de Aspy et Roebuck

Partant de cette base posée par Carl Rogers, deux chercheurs, David Aspy et Flora Roebuck, ont fait de nombreuses expériences sur le rôle de la qualité de la relation prof-élève dans la réussite scolaire. Ils ont effectivement constaté que les enseignants qui manifestent le plus les trois qualités humaines permettent à leurs élèves de plus progresser au cours d’une année scolaire.

Les chercheurs ont relaté leurs expériences dans leur ouvrage « On n’apprend pas d’un prof qu’on n’aime pas ».

Livre de David Aspy et Flora Roebuck. On n'apprend pas d'un prof qu'on aime pas.
« On n’apprends pas d’un prof qu’on aime pas », Aspy et Roebuck.

David Aspy et Flora Roebuck sont allés plus loin que le simple constat. Il ont mis au point un programme destiné à améliorer le niveau des enseignants sur ces trois qualités. (authenticité, chaleur et empathie). Ceci a notamment abouti à des résultats étonnants au sein d’une école pourtant située dans un environnement socio-économique très faible.

les résultats

Après la formation, il n’y avait pratiquement pas de changement de comportement chez les enseignants n’ayant pas suivi le programme. Par contre, ceux ayant suivi le programme ont amélioré la qualité de leurs relations avec les élèves, les parents et les collègues. Les effets suivants ont pu être observé par les chercheurs :

  • cette école a gagné neuf rangs dans l’échelle de compétence en lecture des élèves de la commission scolaire locale. (l’école dessert le plus grand nombre d’élèves défavorisés dans cette zone scolaire) ;
  • en moyenne, les élèves de 7 à 10 ans de cette école ont fait plus de progrès en mathématiques que tous les élèves de la zone scolaire ;
  • le taux d’absentéisme a atteint son niveau le plus bas de son histoire en quarante-cinq ans d’existence ;
  • le nombre de bagarres entre élèves a diminué de façon significative ;
  • le vandalisme a diminué de façon significative (ce problème auparavant sérieux n’en était plus un) ;

Les chercheurs ont même constaté que des enseignants d’autres écoles ont commencé à demander à être mutés dans cette école.

Conclusions de l’étude

Les auteurs en concluent donc que le meilleur moyen pour les enseignants d’aider vraiment leurs élèves à apprendre et à mieux respecter la discipline consiste à suivre un programme de formation qui leur enseigne un savoir-être relationnel.

Ce que je trouve extraordinaire, c’est qu’on ne les a pas formé à plus d’autorité ou à une meilleur pédagogie. On leur a appris à être plus authentiques, plus vrai, plus eux-même. On leur a également demandé d’être plus chaleureux avec les enfants, de leur montrer plus d’intérêt. Et enfin on les a aidé à développer un mode de communication plus empathique.

On leur a demandé d’être plus humain. Et ça a marché !

Un autre expérience

Une autre expérience très simple a permis de constater l’impact de certaines attitudes. D.Aspy et F, Roebuck ont demandé à des instituteurs d’inclure un des trois mots : « heureux », « triste » et « fâché » dans le message qu’ils transmettraient à l’élève qui avait fini de lire une phrase ou un paragraphe à l’occasion d’un cours de lecture.

Par exemple : « Tu es heureux d’avoir lu tous les mots correctement » ou : « Tu es triste parce que tu n’as pas pu lire certains mots » ou encore : « Tu es fâché parce que tu n arrives pas encore à lire ». L’objectif visé par les chercheurs était que les enseignants parviennent à saisir le sentiment global que chaque élève éprouvait à ce moment précis.

Ils ont pu remarquer que ces simples messages aidaient les jeunes à apprendre à lire plus rapidement !

Selon Aspy et Roebuck, les enseignants qui comprennent vraiment leurs élèves et prennent en compte les aspects émotionnels de l’apprentissage sont plus efficaces. Le simple fait de se sentir compris et accepté a suffi à inciter les élèves à redoubler d’efforts, à se concentrer et à finalement réussir de mieux en mieux.

Conclusion

Le titre de l’ouvrage est assez explicite : « On n’apprend pas d’un prof qu’on n’aime pas ». l y a une plus-value de l’enseignant s’il est en mesure d’établir avec ses élèves une relation authentique et empathique. Et qu’il a de la considération pour les apprenants qu’on lui confit.

On peut généraliser ces résultats à d’autres domaines. Faire preuve d’authenticité, de considération pour l’autre et d’empathie améliore la relation. Et la qualité de la relation est une des clés de l’engagement. On est moins motivé face à un prof qu’on n’aime pas.

Professeurs, parents, médecins, manager, … Vous serez plus efficaces si vous développez vos qualités humaines. Et en plus, c’est plus agréable pour tout le monde.

Au bonheur des enfants.

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