Pour réussir dans la vie, l’intelligence émotionnelle est plus utile que le QI.
Les recherches récentes montrent que l’intelligence émotionnelle aurait un impact majeur sur le bien-être à long terme et sur sa réussite dans la vie. La capacité à se créer une vie heureuse et épanouissante est bien plus liée à cette forme d’intelligence qu’aux résultats scolaires ou qu’à l’intelligence « rationnelle ».
Pendant longtemps on a cru que le fait de développer les intelligences logico-mathématiques et linguistiques des enfants garantissait leur réussite. En fait, on était conditionné par un schéma :
Meilleure intelligence ⇒ meilleur diplôme ⇒ meilleur job ⇒ meilleur salaire ⇒ meilleure place dans la société ⇒ meilleure vie.
Cependant, on sait maintenant que l’intelligence émotionnelle dans l’enfance est un meilleur prédicateur de réussite qu’un test de QI.
L’intelligence Émotionnelle est un meilleur prédicteur de réussite que le Quotient Intellectuel !
Plus que le QI, l’intelligence émotionnelle semble déterminer la réussite dans la vie. En effet, la capacité à comprendre les autres et à travailler avec eux est essentielle pour réussir dans la vie professionnelle moderne. En outre, de nos jours, la technique est de plus en plus confiée à des machines ! Cela laisse aux humains les tâches de réflexion et de conception qui demande de plus en plus de travail d’équipe, de confiance en soi et de savoir gérer ses émotions.
L’intelligence émotionnelle est essentielle dans les relations. Or, de nombreuses études ont montré que la qualité des relations d’amitiés et des relations amoureuses influe directement sur la santé, la réussite professionnelle, la perception de bonheur mais également sur la réussite de ses propres enfants.
Cependant, même si les chercheurs connaissent le phénomène depuis plus de 20 ans, peu d’éducateurs l’on intégré dans leurs pratiques. En effet, lorsqu’on parle de l’éducation des enfants et de l’intelligence émotionnelle, il existe deux groupes de parents ayant un rapport à l’émotion très différent.
Les parents qui rejettent les émotions s’orientent vers l’action.Ils ne veulent pas devenir émotifs. Ils considèrent que cela peut être destructeur pour eux-mêmes et pour leurs enfants. L’expression des émotions est vécue comme une faiblesse et donc potentiellement dangereuse.
A l’opposé se trouvent les parents « émotion ». Eux, ils acceptent les émotions de leurs enfants et . . . les leurs, bien sûr.
Les recherches dans le domaine de l’éducation émotionnelle concluent que les effets de ces deux approches sont très différents.
Les enfants ayant eu des parents « émotion » réussissent globalement mieux que les autres.
l’intelligence émotionnelle se développe surtout à travers les interactions émotionnelles entre parents et enfants dans les premières années de vie. Et donc, dès l’enfance, on peut constater des différences.
Un exemple : l’impact d’un divorce sur la réussite scolaire des enfants. A niveau égal à 4 ans, les résultats scolaires sont complètement meilleurs à 8 ans si les parents ont bénéficié d’une aide dans l’expression et la compréhension des émotions suite à un divorce.
Ce qui est encore plus puissant, c’est que ces résultats semblent tous transculturels et universels. Quels que soient les origines des personnes étudiées, l’effet est le même.
Ce qui est vraiment merveilleux dans les résultats, c’est qu’avec l’intelligence émotionnelle, il faut commencer par soi-même. Il est important de comprendre ses propres émotions. Or, la compréhension de soi commence par la reconnaissance de ses ressentis. Et comme les émotions sont le tableau de bord de notre état interne. Entrer dans les émotions, c’est comprendre ce qui se passe en nous. Et donc engager des actions pour améliorer sa vie.
En développant leur intelligence émotionnelle, les parents gagnent en équilibre psychique et les relations avec les enfants sont plus sereines. Tout le monde est gagnant !
Un parent qui se rend compte qu’il est tendu ou énervé, peut faire quelque chose pour se calmer et ensuite il s’occupe de ses enfants. Il peut aussi prévenir ses enfants pour qu’ils fassent attention.
A l’inverse, si on ne fait pas attention à son état interne, on peut être stressé sans s’en rendre compte et s’énerver sur les enfants alors qu’ils n’ont rien fait de particulier.
Emotion et raison
Mais, attention à une confusion courante : émotion et raison ne restaient pas compatibles : à l’opposé l’une de l’autre.
Les émotions fortes diminuent la capacité de raisonnement …
Alors oui, quand on est dans une émotion forte, ce n’est plus la raison qui est aux commandes. La tristesse ou la colère prennent le contrôle des opérations. L’émotion enclenche des réactions qui ne sont pas toujours logiques. Et la raison a du mal à reprendre le contrôle : « je sais que je ne devrais pas dire ça, mais je le fait quand même ! »
Et c’est pour cela qu’on ne doit pas prendre de grandes décisions dans une forte émotion !
Mais on a besoin des émotions pour prendre des décisions
Les recherches en neurosciences montrent que, même dans un état normal, c’est toujours la « partie émotionnelle » du cerveau qui prend les décisions. En effet, les personnes qui, suite à des accidents ou des maladies, ont perdu l’usage des parties du cerveau gérant les émotions, deviennent incapables de prendre des décisions. Ils ne peuvent même plus choisir une chemise le matin.
La partie rationnelle du cerveau analyse la situation mais c’est avec l’émotion qu’on prend la décision.
Et la logique rationnelle dans tout ça ?
Est-ce que toutes nos décisions sont logiques et rationnelles ? La science dit que non. Mais, elle dit aussi que la connaissance et la compréhension de ses émotions est un facteur essentiel de l’équilibre psychique permettant, in fine, une prise de décision rationnelle.
Et donc, opposer raison et émotion est une erreur. Et c’est cette confusion qui a poussé tout le monde à choisir de développer la raison au détriment de l’éducation émotionnelle. Or, on sait maintenant que ce sont les enfants qui ont eu une éducation favorisant l’acceptation et compréhention des émotions qui réussissent le mieux à trouver le bonheur dans leur vie d’adulte.
Arnaud Desjardins
Que faire en tant que parent ?
un exemple : les parents ayant suivi une formation qui les aide à comprendre les émotions de leurs enfants ont de meilleures relations avec eux et ces derniers évoluent plus favorablement. Ils ont de meilleurs résultats scolaires, moins de problèmes comportementaux, ils sont plus populaires et plus appréciés par leurs camarades.
L’intelligence émotionnelle, comme toutes les compétences intellectuelles, n’est pas un trait statique, elle peut être cultivée et apprise à tout moment de la vie pour le plus grand bénéfice de la personne qui la développe autant que pour son entourage. Mais il est évident que plus cet apprentissage est fait jeune et plus les bénéfices sont grands. Formez-vous ! C’est pour le bien des enfants autant que le votre.
Accepter l’erreur
Une des premières choses que vous pouvez faire, c’est d’accepter l’erreur. La vôtre et celle de l’enfant. Le fait de reconnaitre son erreur et de s’excuser, de demander pardon, apprend à l’enfant qu’il est normal de faire une erreur et de la corriger. Ensuite, il faut accepter que l’enfant se trompe. L’erreur fera l’objet d’un article à part entière mais je peux déjà vous dire qu’elle fait partie de l’apprentissage. C’est même mieux que ça, sans erreur, pas d’apprentissage ! Gronder un enfant qui fait une erreur le pousse à ne plus rien faire du tout et ne l’aide pas à se corriger.
L’enfant doit avoir le droit de se tromper sans qu’il y ait de conséquences négatives. C’est la condition sine qua none de l’engagement dans la correction de l’erreur et donc de l’apprentissage.
Le rôle du parent n’est donc pas de gronder. C’est d’aider l’enfant à exprimer son ressenti par rapport à l’erreur. Avec bienveillance, chaleur et empathie.
Il est possible de réparer ses erreurs, mais l’enfant ne fera d’autant plus qu’il sentira que ses émotions sont respectées et que vous, au lieu d’être autoritaire, êtes capable d’être un égal sur le plan émotionnel. Le fait de savoir qu’on a la possibilité de réparer les interactions négatives et très rassurant.
Plus important encore, l’enfant apprend qu’on peut être aimé sans être parfait. Ce sentiment d’amour inconditionnel est la base de la confiance dans les autres et la confiance en soit. Et c’est donc la base de relations mutuellement profitable, de l’entraide, de la gestion non-violente des conflits et de la collaboration. Nous avons là les compétences les plus recherchées actuellement par les plus grandes entreprises.
Être conscient de ses propres émotions et de celles de son entourage, est une merveilleuse base sur laquelle tout enfant, peut construire une vie épanouie et réussie.
Pour en savoir plus sur le développement de l’intelligence émotionnelle des enfants, consulter mon article : renforcer l’intelligence émotionnelle