3 minutes pour parler de l’importance de la routine sur le développement de l’enfant
Retranscription de la vidéo :
Tu as trois minutes, je t’explique l’importance des routines.
Entre le moment où on se réveille et le moment où on part au travail, on a pris des centaines de décisions. Si elles étaient toutes conscientes et réfléchies, on arriverait au travail le lendemain matin. Quelle chemise je mets, quelles chaussettes, qu’est-ce que je mange.
Quand je me brosse les dents, je commence à droite ou à gauche, ça fait 10 secondes que je suis en train de brosser la dent en haut à droite. Est-ce que c’est fini, je peux changer.
Heureusement qu’une grande partie de nos décisions sont automatiques, routinières, justement, pour ne pas avoir à prendre trop de microdécisions.
Cela permet une plus grande disponibilité des ressources cognitive qui peuvent être utilisée pour se concentrer sur les grandes décisions et les problèmes à résoudre.
On voit souvent la routine comme étant quelque chose de négatif, mais elles nous rendent plus efficaces.
Souvenez-vous quand vous avez appris à conduire : accélérateur, freins, embrayage, le clignotant. Il faut tourner le volant, regarder devant, derrière, à droite, à gauche, dans le rétroviseur mettre son clignotant. Tout ça en même temps.
Au début, ça paraît impossible.
Quelques années plus tard, on part de la maison et on arrive au travail sans se rendre compte. Tout est automatique.
Il m’arrive même d’arriver au travail alors que ce n’est pas là que je voulais aller. Le pilote automatique s’est enclenché alors que ma décision consciente était d’aller autre part.
D’autre part, en plus d’augmenter l’efficacité, la routine contribue au sentiment de sécurité.
Dans la routine, il n’y a pas à réfléchir, à s’inquiéter pour l’avenir. On sait ce qu’il va arriver, on sait ce qu’on va faire. C’est très rassurant.
Et comme le besoin le plus important des enfants, c’est la sécurité. La mise en place de rituels est capitale pour leur développement.
L’absence de routine crée de l’insécurité et donc du stress.
De plus, à l’adolescence il est normal que l’enfant remette en question tout ce que ses parents ont voulu apprendre. Il veut penser par lui-même. Et c’est très bien. Il va donc arrêter de faire des choses qu’il faisait avant.
S’il fait ce qu’on lui dit, il ne pense pas par lui-même. Pour être sûr que c’est lui qui décide, il va faire l’inverse.
Mais, plus une routine était ancrée, plus elle sera difficile à changer. Se laver, se brosser les dents, dire bonjour, merci… Tout cela perdurera à l’adolescence si l’habitude a été prise très tôt et qu’elle a été renforcée par une pratique régulière.
Alors, comment mettre en place les bonnes routines avec les enfants ?
Comme les enfants apprennent par imitation, la meilleure façon pour créer une habitude et de le faire soi-même, devant l’enfant.
Faites ce que je dis, pas ce que je fais : ça ne marche pas.
Faisons ensemble, ça c’est efficace.
Mais attention : après la sécurité, le deuxième besoin qui vient, c’est d’expérimenter des choses nouvelles. Et là, c’est tout sauf de la routine.
Les rituels et la routine mettent l’enfant en confiance, en sécurité. Et un enfant en confiance a envie de découvrir le monde et donc de sortir des routines.
Mettre en place des routines, permet de mieux sortir de la routine. C’est paradoxal, mais c’est ça quitte passe.
Un enfant qui a emmagasiné un fort sentiment de sécurité va s’ouvrir plus facilement vers l’extérieur.
Celui qui a manqué de sécurité dans l’enfance va chercher, plus tard, à se rassurer à travers une vie très routinière.
Pour le bon développement des enfants, mettez en place des rituels, mettez en place des routines, la routine du lever le matin, du coucher le soir. Et attendez-vous à ce qu’ils chamboulent tout ça au bout de quelques années.
