T’as raison !

Ceci est le premier de 4 articles portant sur l’art de cultiver les pensées qui nous rendent plus heureux.
« Oui, tu as raison ! » est ma réponse préférée quand quelqu’un me donne sa vision du monde.
Si tu n’est pas un fan de lecture, tu peux trouver à peu près la même chose en vidéo en cliquant sur ce lien. Les deux sont complémentaires.

Philosophie de machine à café

L’autre jour, je discutai avec un collègue de travail. Vous savez, les grands débats devant la machine à café du labo de sciences. Ces petits moments où on est à la fois le plus grand philosophe du monde tout en étant également le meilleur économiste et un brillant médecin. On est le spécialiste de tout sans avoir rien étudié de la question.
Et donc le collègue, l’air dépité me dit :

T’as raison, la vie est dure

« On vit vraiment une période difficile. La vie est dure. Tout part en sucette !
Les gens n’ont plus de respect les uns pour les autres.
C’est devenu dangereux de se promener le soir en ville.
En plus, on a complètement détruit notre planète avec la pollution et il ne faut pas compter sur les jeunes pour faire quelque chose. Je ne sais pas comment on peut s’en sortir. C’est vraiment chacun pour soi.
La vie est vraiment pourrie ! »
Je lui réponds : « Ouais, tu as raison ! la vie est dure.»

T’as raison, la vie est belle

Et là arrive un autre collègue tout joyeux.
« Salut les gars, ça gaze. Il faut que je vous dise : je trouve que la vie est formidable. On vit une époque extraordinaire. Ça me fait tellement plaisir quand je vois comment les gens sont solidaires.
La vie est vraiment belle ! »
Et bien sûr je réponds : « Ouais, tu as raison ! La vie est belle.»
Et là, le premier bondit.
« – Tu es d’accord avec tout le monde, toi !
– Non, je ne suis pas d’accord, je dis que vous avez raison tous les deux, même si vous dites l’inverse l’un de l’autre.
– Hein ???
Comme le disait Einstein : la réalité n’est qu’une illusion !
– Alors, si Albert le dit, je m’incline ! »

La réalité n’est qu’une illusion !

OK, tout cela mérite une petite explication.
Et pour celle-ci, je laisse encore la parole à notre cher Albert Einstein qui, je l’espère, n’a pas écrit ça devant une machine à café ou après une soirée arrosée (autre grand moment de philosophie).

Photo d'Albert EINSTEIN ; T'as raison !« Quiconque prétend s’ériger en juge de la vérité et du savoir s’expose à périr sous les éclats de rire des
dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n’en connaissons que la représentation que nous en faisons. »

Albert EINSTEIN

Le filtre de nos sens

Nos sens sont limités…

En effet, nous percevons la réalité qui nous entoure à travers nos sens : ce qu’on voit, ce qu’on entend …
Parlons physique : la lumière visible n’est qu’une toute petite partie du spectre électromagnétique (400 à 800 nm de longueur d’onde). Ainsi, la grande majorité des ondes « lumineuses » ne sont pas visibles par nos yeux.
De même pour les sons, on ne peut capter que les sons entre 20 et 20 000 Hertz. Et encore, si on est assez jeune. À partir de 30 ans, c’est plutôt 20 à 10000 Hertz.

…et parfois nous trompent

De plus, ce qu’on voit peut nous tromper. Lorsqu’on est devant la mer et qu’on regarde l’horizon, il est difficile de se dire que la terre est ronde. Ce qu’on voit, c’est une belle ligne droite.

De même, quand on voit le soleil se lever d’un côté puis se coucher le soir, après avoir parcouru le ciel, comment ne pas se faire une représentation d’une terre fixe et du soleil tournant autour ?
« E pur si muove !* » comme aurait marmonné Galilée en 1633 après avoir été forcé devant l’Inquisition d’abjurer sa théorie que c’est la Terre qui tourne autour du Soleil. En effet, cette doctrine était alors considérée comme hérétique par l’Église.

* Littéralement « Et pourtant elle bouge », mais le monde a plus retenu « Et pourtant elle tourne ».

Ainsi, l’histoire des sciences montre bien comment la construction de la connaissance est chaotique, faite de théories bien ficelées qui se trouvent réfutées quelques années plus tard.

En outre, on arrive de nos jours à des connaissances qu’on ne comprend même pas.

Je me souviens de mon prof de physique quantique : « si tu comprends la physique quantique, c’est que tu n’as rien compris ! Il faut accepter de ne pas comprendre. Tant que l’expérience confirme la théorie, tout va bien ».
C’est rude !

Alors, je vous remets un petit coup de mon idole Albert : «L’effort de recherche de la vérité doit précéder tous les autres efforts. »
Mais, la vérité, ce n’est pas la belle théorie, c’est ce qui donne les résultats escomptés, c’est ce qui marche.

Donc, avant de savoir où est la vérité, il faut savoir quel est le but. Avoir raison ? Être heureux ? 

Autre filtre le SRA

Est-ce que vous avez déjà entendu parler du SRA ? Non, pas le syndrome respiratoire aigu type COVID.

Le SRA : système réticulé activateur.
C’est une partie du cerveau située dans le tronc cérébral qui a plusieurs fonctions.
Elle a un rôle important dans l’éveil, mais ce qui nous intéresse ici c’est qu’elle reçoit l’information venant des sens et qu’elle les projette dans le cortex, le thalamus et l’hypothalamus.
Le SRA permet donc, entre autres, d’amener à la conscience les informations qui sont perçues par les sens. Mais, et c’est là qu’il y a la chose la plus intéressante, tout ne peut pas être traité par le cortex et donc le SRA opère un tri.
Il n’envoie que ce qui est pertinent. Ce qui est important.

Ce qui est important

OK, mais … comment sait-il ce qui est important ?

Ce qui est important, c’est ce sur quoi chacun place son focus. Ce dans quoi on met de l’énergie, ce qui occupe nos pensées et ce qui génère en nous des émotions.

Est-ce que ça vous est déjà arrivé de passer une belle soirée d’été et tout d’un coup, quelqu’un vous dit : « tu entends le grillon ? » ? Et vous passez le reste de la soirée à n’entendre que ça. C’est l’œuvre du SRA.

Votre SRA traite 6 à 12 millions d’informations par jour. Il n’amène à votre conscience que ce qui correspond à vos pensées récurrentes et ce qui provoquera une réaction émotionnelle.

Par exemple : si je pense que la vie est pourrie et que je rumine des idées noires. Mon SRA qui scanne tout mon environnement ne me montre que ce qui confirme ma croyance.
Et si je vois la vie en rose, que tout est beau. Mon SRA me montrera que de belles choses !

Conséquences

Partons du principe que chacun cherche à être plus heureux. Je ne suis pas convaincu que ce soit valable pour tout le monde. Certain préfère avoir raison qu’être heureux mais, bon, admettons le principe.

On sait maintenant que la réalité du monde n’est pas accessible à notre pensée et que nous ne percevons qu’une infime partie de notre environnement. Alors, ne serait-il pas pertinent de décider consciemment de ce que le SRA va nous montrer ?
Voir des choses qui nous font du bien est-il préférable à baigner constamment dans les observations qui nous font du mal ?

« Objection votre honneur ! »

Comment des objections ?

Alors là, j’ai un choix à faire.

Soit je les vois comme une remise en question de ce que j’ai dit et je m’en vais en boudant parce que personne ne m’écoute, j’avais bien raison de croire que les gens ne comprennent rien et que la vie est injuste …

Soit je vois ces objections de manière positive : « chouette des objections, je vais avoir l’occasion de bien me faire comprendre. »

« Oui, mais ce n’est pas la réalité … »

Voir le négatif n’est pas plus réel !

La réalité des choses nous est inaccessible. C’est Albert qui l’a dit ! 

« C’est égoïste de ne voir que ce qui va bien et de laisser les autres galérer ou souffrir. »

Je ne laisse pas les gens dans la galère. Je vois les personnes en difficulté comme des occasions d’exprimer ma solidarité, de créer du lien et de développer plus d’humanité.
Mon intention n’est pas de détourner les yeux quand je vois un clochard et me concentrer sur les belles choses. Je dis qu’en étant focalisé sur la chance que j’ai d’avoir un salaire, un toit et à manger dans mon assiette, je suis plus heureux que si je ressassai les misères du monde dans ma tête. Et par voie de conséquence, je suis plus disposé à apporter à ce clochard un peu de considération, de chaleur humaine et d’aide matérielle.
Et oui, de nombreuses études ont montré que les personnes optimistes sont plus généreuses et chaleureuses que les autres.

« Ce n’est pas facile quand on a des problèmes par-dessus la tête de rester positif. »

Oui, c’est vrai. Mais, c’est justement dans cette situation qu’il y a urgence à se réorienter vers le positif.
Le bonheur, c’est un état d’esprit, ce n’est pas l’absence de problèmes.
Le bonheur se conjugue avec être et non avec avoir.
On n’est pas heureux parce qu’on a des choses (argent, maison, super voiture…) et malheureux quand on n’a pas tout ça.

On est heureux parce que nos pensées sont orientées vers l’abondance. Il vient lorsqu’on ressent la joie d’avoir ce qu’on a au lieu d’être focalisé sur ce qui nous manque et cela même si on n’a pas grand-chose. Je connais des dizaines de personnes qui vivent avec trois fois rien et ils sont parfaitement heureux. Et oui, on peut être heureux sans avoir un iPhone, une connexion haut débit, une piscine ou une villa à Saint-Tropez.

T’as raison

Revenons au début.
Lorsqu’on est connecté à toute la beauté du monde, notre SRA se dit : « Ahhhh, tu veux de belles choses ? Tiens, regarde ces oiseaux comme ils sont magnifiques. Regarde là, il y a un jeune qui aide sa grand-mère à porter ses courses. Et là, regarde les deux amoureux. Ils ne sont pas magnifiques ?

T’as raison, mon kiki ! C’est beau la vie !

Mais si une personne est complètement focalisé sur les problèmes, les difficultés ou la misère dans le monde, son SRA ne lui montrera que ça. Et donc, cela validera sa croyance que la vie est belle est bien pourrie.

T’as raison, mon Jojo ! La vie c’est pas beau !

Jojo, lui, il n’a pas vu les oiseaux. Il se dit que le jeune va essayer d’extorquer des sous à sa grand-mère et que les “amoureux qui se bécotent sur les bancs publics”, c’est un manque total de respect.

Le SRA a quelque chose de magique. Il vous apporte ce que vous avez envie de voir. Par contre, il ne se soucie pas de savoir si c’est bon pour vous.
Si la meuh vous intéresse, il vous montre de la meuh.

Si vous êtes fâché, vous ne voyez que le négatif. Mais amoureux, tout devient positif. C’est une question d’état d’esprit et non de réalité.

Et la vérité dans tout ça ?

La vérité est ailleurs, agent Fox Mulder !

Dans la mesure où la vérité n’est pas accessible à notre connaissance, est-ce « véritablement » important de la connaitre ?

Si on se peut se faire qu’une représentation de la réalité, autant avoir une représentation qui nous rende plus heureux !

Inutile de passer des heures à se convaincre les uns et les autres, la vérité, c’est ce qui marche.

Une petite dernière d’Albert :

“La vérité est ce qui résiste à l’épreuve de l’expérience.”

Le bonheur se propage

En orientant mes pensées vers le positif, je suis plus heureux. Et bien, super ! Ça fait une personne de plus qui est heureuse sur terre. Je contribue au bien être de l’espèce humaine en assurant mon propre bien être. 😀

Mais si je suis plus heureux, j’ai encore plus envie de partager des moments de bonheur avec ma femme, mes enfants ou mes proches qui gagnent donc aussi en bien être.
Maintenant, toi qui lis ces lignes, fais de même et ça fera deux personnes plus heureuses. Partage cet article avec tes proches et tu contribueras à leur bonheur.

Et hop ! Quelques-uns de plus.

Et comme les personnes heureuses sont plus empathiques et plus généreuses, ensemble nous allons faire le bonheur de nos proches et contribuer à aider les personnes en galère.

Re-hop, en deux coups de cuillère à pot, c’est le bonheur qui se propage.

Magnifique ! La vie est vraiment belle !

Même si je ne suis qu’un petit colibri*, je fais ma part. J’ai confiance en la nature humaine.

Et la machine à café dans tout ça ?

Effectivement, après tout ce bonheur qui se répand partout, il nous restera la machine à café et les soirées arrosées pour refaire le monde.

Alors, si nos dirigeants plaçaient des micros dans les machines à café, ils n’auraient plus besoin de conseillers. Mes potes et moi, on a un avis d’expert sur tout … D’ailleurs, ce n’est pas pour le café qu’on y va. Il n’est pas très bon le café de la machine. On va enlever le distributeur et renommer l’endroit : « Zone de consulting ». Et ce lieu deviendra un endroit où chacun pourra exprimer son avis sur quelque chose qu’il ne connait pas et les autres devront lui répondre : « t’as raison mon gars ! »

Merci d’être arrivé jusqu’ici. Vous savez quoi mettre en commentaire …

Vous pouvez consulter la deuxième partie de cet article : Cherche pas, t’as tort !

 * voir ici la métaphore du colibri par Pierre Rabhi

 

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